Voyage à Tahiti : carnet de bord, semaine 1

Quand nous vous avons demandé ce que vous aimeriez connaître du voyage de l’équipe à Tahiti, vous avez été nombreux à nous demander notre carnet de bord. Nous partageons ici, sans plus de commentaires le cahier de route de Catherine Testa, co-fondatrice de l’optimisme qui, chaque jour depuis le lancement de ce site écrit la vie du projet dans un carnet.

13 octobre : demain, décollage pour Papeete

Les semaines ont été chargées et c’est un peu sans filet que le voyage pour Tahiti s’est organisé. Nous partons 3 semaines sur place avec Alexia. seule certitude : la conférence que je donne samedi dans le cadre du Digital Festival Tahiti. Ne dit-on pas que c’est en laissant la place aux synchronicités que la magie arrive ?

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14 octobre : 24 heures de vol

J’ai toujours aimé les voyages en avion pour le temps de déconnexion qu’ils offrent et ce huit-clos imposé que l’on doit vivre avec soi-même (et quelques autres passagers). Un lieu idéal : profiter du mouvement de l’avion pour faire un point sur son propre mouvement. Au fond, je ne sais même plus si partir pour Tahiti me semble incroyable ou normal. Quand j’ai débuté l’aventure de l’Optimisme, j’avais conscience que je mettais de côté les voyages pour un temps, tant pour des raisons de temps que pour des raisons financière. se lancer dans un tel projet, c’était faire des choix, et se mettre un temps de côté.

Je me revois encore dire au début du projet dire « qui sait, un jour j’irai peut-être à Tahiti grâce à l’Optimisme mais sans autre raison cela me sera impossible ». Et aujourd’hui, je pars voir Nina (ndlr : une des meilleures amies et ancienne collègue de Catherine vivant à Papeete depuis 2012). La vie est vraiment pleine de surprises et de synchronicités.

Nous partons avec Air Tahiti Nui, à l’entrée du vol on nous a remis une petite fleur de Tiaré que tous les passagers ont glissé derrière leur oreille. Tahiti a beau être en France, nous voici déjà plongées dans une autre ambiance. D’ailleurs, pourquoi ne donnerait-on pas un nougat de Montélimar à ceux partant pour cette destination ou un verre de Calva à ceux en partance pour la Normandie ? Il faudrait en parler à la SNCF ou aux offices de tourisme, note pour plus tard !

Mon empreinte carbone me tracasse. Cela fait près de 2 ans que j’évite les vols longs courriers refusant bien des interventions, que je milite pour que notre bureau soit meublé en meubles de récup, que nous faisons tous attention aux déchets etc, et voilà qu’en quelques heures de vol, le bilan devient catastrophique (ndlr : Catherine est formé au bilan carbone de l’ADEME et mesure son empreinte et l’empreinte de l’entreprise). Quel message cela va-t-il envoyer à nos lecteurs ? Il nous faudra au minimum compenser et être attentifs à notre communication. Le besoin de rencontres était prédominant d’où l’envie d’optimiser ce déplacement et de pas faire un simple aller retour. Je ne connaissais pas Air Tahiti Nui, l’avantage est qu’ils affichent une certaine transparence sur l’impact de leurs vols.

15 octobre : atterrissage en douceur pour ce voyage à Tahiti

On se remet vite du décalage horaire quand la vue depuis la chambre d’Hôtel ressemble à une carte postale. Nous sommes logées quelques jours à l’hôtel Intercontinental de Tahiti. Je dois rendre la dernière épreuve de mon livre demain… et me voici bloquée dans la chambre à relire le livre devant mon ordinateur, un peu frustrant ! Même si cela me parait incroyable tant à la suite du premier livre j’avais rêvé d’écrire le deuxième ici. Pendant ce temps Alexia est accueillie par la CCI locale et l’office du Tourisme de Tahiti, de belles rencontres se dessinent !

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Hier, c’était les retrouvailles avec Nina. 6 ans à travailler à côté l’une de l’autre, à bâtir un projet de A à Z et pas une seule engueulade ! Il est des amitiés qui durent. Cela m’évoque le sujet du parcours de vie. Souvent, on a tendance à penser que parce qu’on a fait le même job à un moment, nous sommes les mêmes. Mais la vie a bien plus d’imagination que ça ! c’est d’autant plus flagrant dans notre cas. Une seule chose reste : les valeurs que nous partageons et cela me rend tellement heureuse de partager exactement les mêmes émotions qu’il y a 6 ans…

16 octobre : Digital Festival Tahiti

La raison primaire de notre déplacement en Polynésie Française, un festival organisé autour du numérique et un hashtag tech4islands, le « 4good » adapté au « 4islands ». Parce que le numérique doit être un outil au service de notre société et notamment des îles.

Le président de la Polynésie Française a lancé l’événement. Le système semble somme toute assez autonome vis à vis de notre métropole. Le contexte îlien est intéressant : quand on vit sur un petit territoire (l’île de Tahiti fait 120 kilomètres de périmètre), on mesure de façon plus factuelle son impact sur la nature, sur le lien entre les uns et les autres. J’aime décidément beaucoup la notion de territoire. Tahiti pourrait devenir un formidable laboratoire d’expérimentations en matière d’environnement par exemple, je n’y avais jamais pensé.

17 octobre : Digital festival et rencontres

Le hasard des rencontres. C’est donc au bout du monde qu’il faut aller pour rencontrer son voisin de Normandie. Mon village fait 280 habitants, le sien tout autant, il vit au Canada et je ne l’ai jamais rencontré dans la Manche (ndlr : Catherine est originaire de la Manche)

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J’aime les voyages pour ces moments improbables. Lionel travaille avec de nombreux musées pour rendre la visite interactive grâce à des tablettes… Et m’a expliqué plein de choses sur la Manche ! J’adore !

Alexia a calé quelques rendez-vous avec des acteurs présents au Digital Festival pour des interviews. J’ai l’impression que l’engagement en Polynésie Française est fort en matière de protection des lagons par exemple avec Coral Gardeners (qui propose aux touristes de replanter des coraux) qui font un carton ici !

18 octobre : entre culture et monde de demain

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Je découvre que la Polynésie Française comporte 118 îles réparties dans 5 Archipels. Ce soir nous avons été invitées à la présidence à voir un spectacle des Iles Marquises. C’est tellement impressionnant, des hommes aux tatouages incroyables faisant des sortes de « haka » (ndlr : cette danse que l’on peut voir lors des matchs de rugby), l’Intercontinental propose aussi des spectacles de danse le mercredi et le vendredi. N’importe quel métropolitain habillé d’un string et d’une jupe en feuille aurait l’air ridicule, tandis qu’eux imposent le respect. Cela m’a littéralement bluffée !

D’ailleurs, la culture est une vraie question ici. Chaque île semble avoir ses spécificités, ses traditions, ses us, ses coutumes. Il faut dire qu’elles ont été si longtemps isolées du reste du monde… C’est seulement depuis quelques années qu’Internet y arrive. Tout l’enjeu est aujourd’hui l’équilibre entre tradition et développement, question que parfois nous avons oubliée en métropole.

19 octobre : conférence et baleine

Il n’y a qu’ici qu’on peut intervenir en conférence le matin et plonger avec des baleines l’après-midi !

Ce matin, j’ai donné une petite conférence sur l’optimisme et rencontré encore une fois des personnes extraordinaires, notamment le président du Digital Festival, Olivier. Il semble que le festival est un véritable succès, qu’on en a beaucoup parlé en métropole et que d’autres îles ont envie de rejoindre le mouvement tech4islands. Cela se comprend quand on rencontre ceux qui portent le projet. L’énergie ne ment pas.

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J’ai également fait la connaissance de Cyril, le président de l’EPER, un club d’entreprises engagées en faveur du développement durable, immédiatement on s’est compris : l’engagement va de soi au collectif et commence par une transformation personnelle. souvent on me demande d’où vient mon optimisme, sans nul doute des rencontres !

Cet après-midi a été plus chaotique… Nous avons fait ce qu’on appelle ici une « sortie baleine ». Tahiti est un des derniers lieux au monde où il est possible de plonger avec des baleines… Et j’ai été… malade dans l’eau ! Si si, il est bien possible d’avoir le mal de mer directement dans l’eau, une heure de snorkeling avec des grosses vagues et hop ! Ce soir lecture au repos, un livre appelé le Prophète de Gibran s’est retrouvé par hasard dans mes mains et il est incroyable. (retrouvez l’article complet sur plonger avec des baleines)

20 octobre : voyage autour de l’île de Tahiti

Nina nous a fait aujourd’hui le tour de son île. L’avantage de visiter avec des locaux ayant grandi ici c’est qu’on découvre la culture, loin des ressorts et surtout l’évolution du territoire. Je dois avouer être charmée par la nature ici. Bien sûr, il y a la couleur bleu clair du Lagon mais l’île offre une végétation incroyable dont je n’avais pas entendu parler.

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La semaine prochaine commencent les activités avec Tahiti Tourisme, ce voyage à Tahiti s’annonce riche.

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